Le musée du train de Mulhouse, le plus grand d’Europe, fête cette année un demi-siècle de passion ferroviaire. Visite guidée.
L’année 2021 marque le 50e anniversaire de la Cité du train de Mulhouse, célébré le 12 juin. Nous avons eu le privilège de visiter le plus grand musée ferroviaire d’Europe avant sa réouverture au public le 19 mai. Après sept mois de fermeture imposée par la situation sanitaire, la Cité du train accueille de nouveau les visiteurs et lance une année de festivités.
« On observe souvent cet effet “waouh !” sur les personnes qui entrent ici pour la première fois », constate en souriant Julien Prodorutti, le responsable marketing, communication & développement du musée, alors que nous pénétrons en sa compagnie dans la Cité du train – Patrimoine SNCF. Il a remarqué notre air abasourdi. Effectivement, nous sommes estomaqués. C’est la sensation qui s’impose quand on pénètre dans la Cité du train pour la première fois et que l’on découvre dans la pénombre, savamment distillés, les locomotives, les voitures et les wagons rutilants. L’espace par lequel commence la visite, le Parcours spectacle, offre une mise en scène de la relation qu’entretiennent la France et son chemin de fer. Une relation aux dimensions culturelles, sociales et historiques qui s’articule ici en six thèmes. Des mannequins ont été installés pour faire revivre les situations de l’époque à travers de courts dialogues. Une ambiance sonore, faite d’annonces, de freinages stridents et de toute cette « musique » du monde ferroviaire, complète un jeu de lumières donnant au visiteur l’impression d’être hors du temps, hors du monde, complètement plongé dans la magie du chemin de fer. Cette scénographie participe à faire de cet espace un lieu qui impressionne beaucoup les plus jeunes, tout en assurant leur éducation. Ainsi ils pourront découvrir cette page méconnue de notre histoire et voir pour la première fois un président de la République en pyjama !
Une scène permet de revivre le jour où le président en exercice, Paul Deschanel, est tombé du train qui le transportait sans que personne ne s’en aperçoive. Nous sommes le 23 mai 1920, alors qu’il éprouve des difficultés pour respirer, il se penche par la fenêtre de sa voiture. Pour une raison inconnue, il en chute. En pyjama et ensanglanté, il est pris en charge par un cheminot, sceptique, mais qui fait tout de même prévenir les gendarmes.