1er partie : Achever le Transindochinois
Début 1936, les chemins de fer de l’Indochine approchent de leur apogée, avec deux axes de légende, le Chemin de fer du Yunnan (859 km) et le Transindochinois (1 738 km) dont l’achèvement doit unifier les voies du Nord et du Sud. Ce triomphe est de courte durée, le réseau étant éprouvé dès 1940 par l’occupation japonaise, puis en 1941 par la guerre du Pacifique, et après 1945, écartelé par la guerre d’Indochine. C’est cette histoire méconnue qu’aborde cette nouvelle série d’articles basée sur la lecture des dossiers conservés aux Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence.
En 1935, les Chemins de fer de l’Indochine, Réseaux non concédés (CFI-RNC) comprennent, avec leurs embranchements, le Réseau Nord, Nacham–Hanoi–Tourane, 998 km, et le Réseau Sud, Mytho–Saigon–Nha- Trang, 579 km.
L’ensemble, groupant 1 577 km de lignes constitue la Circonscription d’exploitation des Chemins de fer de l’Indochine, dirigée par un ingénieur en chef, résidant à Hanoi. Le Réseau Nord est divisé en trois arrondissements spécialisés, Trafic et mouvement, Matériel et traction, Voie et bâtiments ; chacun est dirigé par un ingénieur principal résidant à Hanoi. Le Réseau Sud constitue un arrondissement dirigé par un ingénieur principal, délégué de l’ingénieur en chef à Saigon. Il s’y ajoute plusieurs réseaux concédés : dans le Nord, la Compagnie française des Chemins de fer de l’Indochine et du Yunnan (CIY), 859 km dont 475 km en Chine ; au Cambodge, la ligne de Phnom-Penh à Mongkolborey de la Compagnie des Chemins de fer du Sud de l’Indochine, 339 km ; en Cochinchine, la ligne Bêndôngxo-Lôcninh de la Société d’Études du Tramway de Ben-Cat à Kratié, 69 km. L’ensemble est à écartement d’un mètre.