Dans les numéros 46 et 47 de juillet-août 1932 de La Vie paroissiale d’Ézy & Saussay, l’abbé Desdouits, curé d’Ézy, relate une sortie de jeunes filles, le dimanche 10 juillet, d’Ézy à Pacy. À la fin de l’article, il précise : « Elles s’en furent bravement à Pacy, par l’automotrice, que leur persévérance audacieuse parvint à faire arrêter à Ézy. » Dans nos archives familiales, nous avons retrouvé quelques documents concernant cet arrêt exceptionnel du train rapide qui était sans arrêt de Dreux à Bueil. Il s’agit du brouillon de la lettre envoyée par Mlle Deschamps au directeur général des Chemins de fer de l’État, Raoul Dautry, et de la réponse, « pour le Directeur général », signée « A. Guibert ».
L’arrêt sollicité de l’automotrice évitait une heure et demie d’attente à Bueil (une heure vingt d’après le Chaix) et d’écourter la durée du voyage de deux heures au retour pour ces 21 jeunes filles et leur accompagnatrice… Cette affaire étant jugée sérieuse, la réponse donnant satisfaction, a été rapide.
En résumé : demande envoyée le 28 juin ; accord envoyé le 6 juillet, arrivé le 7 juillet ; deux arrêts exceptionnels effectifs le 10 juillet.
Il est probable qu’avec les moyens de communication dont nous disposons aujourd’hui, combinés avec les Certifications Qualité de service, les prises de décision soient encore plus rapides de nos jours à la SNCF… À tester une mission GOMA, départ Paris gare de Lyon, direct Melun, dont un arrêt à Brunoy serait demandé pour un prochain dimanche, afin de permettre par exemple à une vingtaine de jeunes filles « issues des banlieues » d’aller découvrir la forêt jusqu’au point d’arrêt Fontainebleau- Forêt, leur retour étant assuré par un autre arrêt exceptionnel d’une mission POMA à Brunoy…
À souligner que « A. Guibert » se confond avec le polytechnicien et ingénieur de l’Exploitation André Guibert, père de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Roger Guibert, futur directeur général de la SNCF, très attentif aux attentes des clientèles du rail.