La ville de Rouen a compté jusqu’à quatre gares : Rive-Droite, Rive-Gauche, Martinville et Orléans. Une situation peu commune qui s’explique par l’histoire ferroviaire de la ville.
Rouen est en fête ce mercredi 4 juillet 1928. Partout des drapeaux, des guirlandes et des fleurs. Dans les rues, les avenues, la foule s’amasse contenue par des cordons de soldats de la troupe. La ville se prépare à recevoir un hôte de marque, le président de la République. En effet, Gaston Doumergue en personne est attendu dans la matinée dans la toute nouvelle gare État de Rive-Droite. Le Petit Journal en fait le récit pour ses lecteurs : « À 11 h 15 le train spécial stoppe le long du quai de la nouvelle gare. M. Gaston Doumergue, souriant, descend de wagon et reçoit l’hommage officiel de M. Alfred Cerne maire de Rouen et de M. Ceccaldi préfet de la Seine-Inférieure. Alors que la foule pousse des vivats de bienvenue, le Président quitte la gare et passe en revue le piquet d’honneur du 129e régiment d’infanterie qui lui est présenté par le commandant d’armes. Sur le terre-plein, une estrade est dressée. C’est que M. Doumergue doit, dès son arrivée, inaugurer la gare où le train présidentiel s’est arrêté. Commencée en 1912, sa construction présenta des difficultés ardues. Après les allocutions, M. Doumergue ayant à ses côtés M. Fontaine, président du conseil d’administration du réseau des chemins de fer de l’État, découvre la plaque qui porte gravée en lettres d’or la date d’inauguration et les noms de M. Doumergue, M. Fontaine et du Dr Cerne ».
Rive-Droite est depuis devenue, comme pour le président Doumergue, la gare d’arrivée de tous les voyageurs se rendant à Rouen. Pourtant, peu d’entre eux savent que la ville a compté jusqu’à quatre gares. Cette situation peu commune rappelle que l’histoire ferroviaire de notre pays n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Ainsi, certaines de nos grandes villes comptent plusieurs gares surtout quand des réseaux concurrents revendiquaient les mêmes territoires. L’Ouest (puis l’État), le PO, le PLM ou le Midi se sont souvent trouvés à la lisière l’un de l’autre avec pour conséquence la construction dans certaines villes de deux gares distinctes, à