Sans lui, les trains seraient restés en gare…
Les chefs de service – comme de nombreux cheminots de l’Exploitation – furent longtemps indispensables à la bonne marche du chemin de fer. Moins populaires que les chauffeurs et les mécaniciens, les hommes à la coiffe blanche étaient cependant les plus visibles sur le quai. La sécurité était leur première préoccupation, mais leurs missions, définies par le Règlement général de sécurité étaient très vastes. Au début des années 2000, ils furent rattachés aux Escales, service coordonnant les mouvements et les manoeuvres dans les grandes gares. Aujourd’hui, ouverture du réseau aux trains de la concurrence oblige, ils disparaissent de plus en plus, l’ordre de mise en mouvement d’un train étant transféré aux entreprises ferroviaires.
Au milieu de la nuit, arpentant les quais pour surveiller le passage des trains, il était le seul contact humain que pouvaient avoir les postiers ambulants d’un « messageries » des PTT ou le mécanicien de relève d’un train « couchettes » rempli de vacanciers endormis. Pour le profane, il était le « chef de gare » à la casquette blanche et pour les mécaniciens le « sous-chef de gare » donnant l’autorisation de départ à l’aide du guidon de départ ou de sa lanterne. Dans le RGS (Règlement général de sécurité), il fut le « chef de service » chargé d’assurer sur les quais « la direction, la surveillance et, s’il y a lieu, l’exécution du service ». Sa mission la plus noble, au contact du public, était l’expédition des trains, mais il en exerçait de bien plus obscures comme celle d’agent-formation chargé de confectionner les bulletins de composition et, à la demande d’un agent-circulation de réaliser certaines opérations dites de « sécurité » comme la vérification de la libération d’une partie de voie, la pose d’un boulon de calage sur une aiguille ou la mise en place d’un signal d’arrêt à main. Retour sur un métier emblématique du chemin de fer aujourd’hui disparu.