De nombreux anniversaires en 2022
2e partie : Les débuts de la Conférence européenne des horaires (CEH) (1922-1939)
À l’initiative du Verein allemand, une Conférence européenne des horaires des trains de voyageurs a été fondée en 1872, itinérant d’un pays à l’autre1. La défaite militaire de l’Allemagne signifie la perte de son leadership politique. Tout comme l’Union internationale des chemins de fer est en cours de gestation à Paris2, une nouvelle Conférence est bâtie à Berne, qui se substituera à l’ancienne. 17 sessions se dérouleront entre les deux guerres, affectées tant par la crise économique des années 30 que par le retour de l’Allemagne hitlérienne sur le devant de la scène géopolitique.
La Suisse étant restée neutre durant le conflit, c’est à l’initiative des Chemins de fer fédéraux (CFF) qu’une première réunion est organisée à Berne du 1er au 3 décembre 1920 ; il y est décidé que la future organisation devra se doter de statuts. En 1921, encore à Berne, le principe d’une conférence annuelle, accueillie à tour de rôle par un réseau membre, est adopté.
Novembre 1922 : naissance statutaire de la CEH
Du 7 au 11 novembre 1922, 146 délégations sont présentes à Lucerne. Si 38 viennent d’Allemagne en constituant la délégation la plus importante, c’est que la Deutsche Bahn est représentée par des délégués des directions centrales mais aussi de ses nombreuses directions régionales.
Par ordre décroissant, suivent les délégations de 26 autres pays : Autriche (11), Pologne (10), Tchécoslovaquie (10), Angleterre (9), France (8), Belgique et Hongrie (6), Espagne, Suède et Suisse (5), Italie (4), Danemark, Finlande, Pays- Bas et Portugal (3), Grèce, Lituanie, Norvège, Turquie et Yougoslavie (2), Bulgarie, Estonie, Lettonie, Luxembourg, Roumanie et Sarre (1). Bien entendu, les deux compagnies de wagonslits sont représentées, CIWL belge et Mitropa allemande (Mitteleuropaïsche Schlafwagenund Speisewagen Aktiengesellschaft).
De 1922 à 1939, la Conférence Européenne des Horaires a réglé les questions générales relatives au service international des trains de voyageurs, a fixé les correspondances internationales par chemins de fer et par voie d’eau selon les besoins du service des voyageurs, et s’est efforcé d’obtenir des allégements concernant le service de la douane et le contrôle des passeports aux gares frontières.