Sa création en 2004 et ses missions à travers le livre-témoignage de Guillaume Pourageaux
Un récent article d’Historail traitait de « la mort des locomotives à vapeur » aux États-Unis, parfois convertie en un spectacle payant, « combat » entre deux locomotives se heurtant frontalement à pleine vitesse. En réalité le sujet a toujours été tabou, tant on s’attache durablement à l’image de belles – et immortelles – locomotives.
Arrivé en fin de vie, le matériel doit bien pourtant être détruit. En 1971, je me souviens d’un vaste cimetière de locomotives à vapeur garées près des forges Saint-Jacques de Montluçon, en attente de leur dernier parcours jusqu’aux gueulards.
À la SNCF, ce n’est qu’à partir de 2005 que le démantèlement du matériel radié a été confié à une Cellule des matériels radiés (CMR). Guillaume Pourageaux, son responsable de 2012 à 2020, en a tiré une chronique illustrée, Dernières missions. 15 ans d’acheminements en France (2005-2020). Si ce livre, trentième volume de la collection Images de trains, illustre la variété des missions accomplies, il ouvre aussi accès à ces coulisses de la vie du matériel.
Une prise de conscience aux sommets de la SNCF
Le démantèlement d’un matériel radié se décompose en six phases principales que sont :
1. l’acheminement jusqu’à un site de stockage, un triage de la SNCF proche du site de démantèlement ;
2. le stockage à proximité de ce site ;
3. la mise en chaîne : nettoyage technique et dépollution, démontage et dégarnissage de la caisse ;
4. la récupération des pièces détachées ;
5. le matériel de la caisse ;
6. enfin le ferraillage et la vente des vieilles matières.
La phase de désamiantage constitue la contrainte la plus forte tant du point de vue coût que technique : échappant à toute obligation avant le décret du 24 décembre 1996, elle est devenue obligatoire avant la revente de tout matériel, en impliquant des procédures spécifiques : un décret du 4 mai 2012 relatif aux risques d’exposition à l’amiante, et les arrêtés du 7 mars et 8 avril 2013 relatifs aux équipements de protection individuelle et aux moyens de protection collective
En 2005, la SNCF créé la Cellule Matériels Radiés (CMR) afin de réaliser un état des lieux et de contribuer à accélérer la démolition des locomotives, wagons et autres matériels qui ne sont plus utilisés et ont été abandonnés sur les voies ferrées de France.
L’objectif était d’assainir le territoire avant 2009. Mais 15 ans après, la cellule existe toujours.
La partie visible de l’activité est le transfert du matériels radiés vers les lieux de stockage puis vers les lieux de désamiantage ou de démolition.
Suite à un accord entre la SNCF et l’UNECTO, la CMR assure le transfert du matériel des associations, en particulier vers les ateliers d’entretien.
Enfin, elle peut assurer la garde, l’entretien, voire à la remise en état de matériel du patrimoine.