Inspecteur principal chargé des services de la Télégraphie, de la Chronométrie et de l’Éclairage à la Compagnie de l’Est, Georges Dumont consacre un petit chapitre de son traité à « l’unification de l’heure par l’électricité », « un problème dont se préoccupent à juste titre les compagnies », encore mal résolu : « La concordance des indications données par différentes horloges en des points éloignés les uns des autres a pour le service des chemins de fer une importance évidente. Le but cherché consiste toujours, étant donnée une horloge très régulière et considérée comme type, à s’en servir pour envoyer un courant électrique dont l’action mette d’autres horloges en concordance avec la première.
Mais l’application de ce principe n’est pas sans difficulté. » Alors que « la plupart des systèmes proposés jusqu’ici ne seraient applicables aux horloges des chemins de fer qu’au prix de transformations coûteuses », il n’existe qu’un seul moyen économique, « synchroniser les pendules au moyen d’un électroaimant traversé par un courant temporaire. Malheureusement cette solution exige un circuit spécial et ne peut s’adapter qu’à des horloges dont les pendules aient la même longueur ; elle ne permet de corriger que des différences peu sensibles, 20 secondes au plus par jour. Pour parvenir plus simplement à un résultat analogue, on se contente d’envoyer, chaque heure, un courant d’une durée de quelques secondes dans toutes les horloges que l’on peut faire concorder. » Les seuls systèmes de remise à l’heure électrique essayés avec succès depuis quelques années consistent « à déplacer ou à arrêter la roue d’échappement de telle sorte que le balancier continue à osciller librement indépendamment du rouage ».
Le « système Fénon » est en cours d’expérimentation à la Compagnie de l’Est : après installation d’un nouveau fil télégraphique, l’horloge type de Paris enverra un courant aux régulateurs des gares équipés chacun d’un tel système de remise à l’heure…