
Les Ssmyfi [5] 53 (ex-37) sont d’anciennes Lits-salon du PLM,
probablement parmi les plus belles voitures ayant circulé en France.
Il s’agit de caisses métallisées, facilement reconnaissables avec leurs
fenêtres à la partie supérieure arrondie côté compartiments et
en alternance petite/grande côté couloir. Conçues à l’origine pour
la clientèle aisée, notamment anglaise, se rendant en villégiature sur
la Côte d’Azur, ce sont de véritables petits appartements privatisables
pour une famille se déplaçant avec enfants et personnel de maison.
Peintes en bleu avec filets or, les voitures finiront leur carrière
tardivement en cantonnement. Les deux premières ont été tenues
à l’écart des combats, stationnées en réserve à Vichy, alors que
la troisième fut réquisitionnée par le général Koenig en 1945,
qui l’emmena jusque Baden.

La Ssyfi [1] 1, voiture-salon
affectée à la Région Est, est
l’ancien Salon n° 2 de l’ex-AL.
Peinte en vert, elle ne peut
cacher ses origines AL, avec
son lanterneau typique, et
ses bogies à trois essieux.
Elle a été mise en service
en 1912 et dispose d’un
compartiment salon d’entrée,
constitué de la fusion
de la plateforme et d’un
compartiment, une pratique
courante sur les voituressalons.
Il occupe donc toute
une extrémité, avec trois
fauteuils en cuir, qui
permettent de contempler
la marche depuis la queue
du train. Un couloir latéral
donne ensuite accès à trois
grands salons : un
compartiment salon pour
dames avec un fauteuil et
un « cosy-corner » [sic] qui
n’est autre qu’une banquette
en L, un compartiment salon
pour messieurs avec
un divan et quatre fauteuils
et un compartiment fumoir
d’agencement similaire
(photo). Les fauteuils sont
garnis de cuir, alors que les
boiseries de noyer, vernies
au tampon, encadrent des
motifs en lincrusta-loreid
marron et havane. On trouve
enfin, deux WC-toilettes
et un office pour
l’accompagnateur. La voiture,
annotée en état passable
en 1940, est réformée
après guerre

La Ssyfi [1] 2, est l’ancien
Salon n° 3 de l’ex-AL et est
donc également affectée
à la Région Est à la création
de la SNCF. Elle a été mise
en service en 1916, avec une
fonction particulière :
incorporée au sein du réseau
Alsace-Lorraine - Guillaume
Luxembourg (réseau disparu
en 1946 avec la création des
CFL), elle était destinée aux
voyages ferroviaires de la
grande-duchesse Charlotte
de Luxembourg. On trouve
un large compartiment salon
d’entrée (photo) avec six
fauteuils en acajou foncé,
recouverts de soie bleu pâle
à dessins gris, un canapé
(avec couchette rabattable
au-dessus) et une grande
table à rallonge. Les
boiseries sont en sycomore
et érable gris moucheté
encadrant des panneaux de
lincrusta-loreid bleu et gris,
le sol étant recouvert
de moquette bleue. De là,
un couloir permet d’accéder
au compartiment Salon
de la grande-duchesse, avec
commodités propres,
à un compartiment Salon du
prince, plus petit, et à quatre
compartiments-couchettes.
En meilleur état que la
précédente, la voiture est
maintenue en service après
guerre. Une autre voiture
de ce train grand-ducal est
préservée au musée
de Mulhouse
Accueil / Matériel / Dans l’album des voitures spéciales SNCF d’après-guerre : les voitures-salons
Dans l’album des voitures spéciales SNCF d’après-guerre : les voitures-salons
Par : Vincent Cuny
Elles ont un statut à part dans l’effectif des voitures voyageurs de la SNCF, ce sont les voitures spéciales. Uniques, atypiques, originales, méconnues, les qualificatifs ne manquent pas. Au sortir de la guerre, elles sont reprises dans un album que nous avons pu feuilleter. Parcourons ensemble cet héritage des anciennes compagnies aux allures d’inventaire à la Prévert.
L’album des voitures spéciales, qui tient plus du registre que du véritable album, est un document rare que nous avons pu consulter et que nous vous invitons à découvrir ici. Il n’est pas daté mais les annotations qu’il contient montrent qu’il a été initié vers 1925 et tenu à jour jusqu’en 1959. Il reprend par grandes familles l’inventaire de ce parc hétéroclite constitué des unités qui étaient celles des anciennes compagnies avant la création de la SNCF 10 ans plus tôt. Le parc a des allures hétérogènes, parce qu’il est constitué de l’héritage de ce qu’avait constitué chacune des compagnies, et qu’il a donc été incorporé en l’état ; les années de guerre n’avaient évidemment pas pour priorité ce type de véhicules, en tout cas pas pour en créer de nouveaux, mais parfois pour les utiliser ! Quoi qu’il en soit, ce sont donc quasiment les mêmes voitures qu’au jour de la création de la SNCF, à l’exception des unités perdues par faits de guerre, qu’on retrouve 15 à 20 ans après.
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Historail n°52
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