De 2005 jusqu’en 2012, la CMR accomplit donc les acheminements de matériel chez les principaux ferrailleurs, effectués essentiellement les week-ends où l’on dispose plus facilement de locomotives et de capacité sur le réseau. En 2020, après 15 ans de fonctionnement, la structure s’est professionnalisée, disposant de moyens dédiés, de locomotives notamment.
Trois sites de démantèlement sont successivement créés en interne, chargés de la récupération des pièces réutilisables : en 2011, à l’atelier de Quatre- Mares, à proximité du triage de Sotteville, revient la charge des locomotives et engins moteurs (Oullins avait décliné cette mission, considérée comme pas assez noble pour un établissement réalisant des locomotives électriques de vitesse !) ; en 2013, au Mans, à proximité du triage d’Arnage, reviennent des remorques, automoteurs et TGV, en assurant ainsi la reconversion des ateliers ; en 2014, chez Geowaste, filiale de Geodis basée à Chalindrey, proche du triage de Vesoul, sont reçus tous types de matériels, remorques et automoteurs.
Pour la sous-traitance, les prestataires confirmés sont alors peu nombreux : à Culoz, Imes France, repris en 1966 par la Société métallurgique d’Épernay (SME), fondée en 1966 ; à Baroncourt, près de Conflans-Jarny, Recylux, entreprise luxembourgeoise fondée en 1972, reprise en 2012 par le groupe Ecore (GDE) ; créé à Toul en 1996 par ThyssenKrupp, Wig France, cédé en 2004 à Daniel Cerutti.
Se posera vite la question de l’imputation des coûts ; et c’est Guillaume Pepy qui fixera un mode d’imputation, répartie entre directions régionales et directions d’activités, chargeant la CMR de dresser les listes de matériel revenant aux uns et aux autres. Si la vente de wagons peut constituer un centre de recettes en échappant au désamiantage, ce n’est pas le cas pour la vente des voitures et engins de traction, dont le produit ne couvre pas toujours le coût élevé de l’opération. Ainsi des restrictions budgétaires imposées aux diverses directions cessionnaires ont limité le débit des démantèlements, au profit de « cimetières ferroviaires » de plus en plus étendus et encombrés, offrant aux riverains et aux voyageurs une image peu flatteuse de la SNCF.