Né en 1873 à la Compagnie du Nord d’où il diffusera sur d’autres réseaux, le block Lartigue marque une étape essentielle dans l’histoire de la signalisation. Relayant la couverture successive de chaque block ou canton de voie parcouru par un train, ce block est ainsi dit enclenché. Il connaîtra de multiples variantes et adaptations, avant de disparaître. À Longueau jusqu’en 2007, le dernier sémaphore simple avec mât de 12 mètres signalait au loin son efficacité éprouvée !
Le block Lartigue symbolise la signalisation du temps de la vapeur à la Compagnie du Nord où il est né, mais également sur bien d’autres réseaux, au Paris-Orléans ou à l’Est, ainsi qu’à l’OuestÉtat dans une moindre mesure, par suite de transferts de lignes1. Pour les connaisseurs de la signalisation ferroviaire, il est probablement le block « régional » qui a eu le plus de succès, vu le nombre de compagnies qui l’ont choisi, bien que chacune lui fera subir des transformations par rapport au modèle du Nord, comme le block Lartigue de l’Est avec circuit de voie, ou le PO qui en fera un block absolu depuis son adoption. Le Nord l’adaptera également au cantonnement en voie unique.
Enfin, pour l’historien du chemin de fer, il est le premier block enclenché dans la France de l’époque2 : en effet, la manoeuvre de l’aile du sémaphore et les appareils de block stricto sensu sont rendus solidaires. Auparavant, la couverture du train par la fermeture du signal de cantonnement dépendait du respect par le garde de la procédure réglementaire, lorsque la ligne était équipée du block system, ce qui était déjà un luxe3… Le block était alors réalisé par des appareils télégraphiques