Comme annoncé dans le précédent numéro, Pierre Guy, qui a été responsable du CFA de Châlons-sur-Marne au cours de sa carrière, relate ici la profonde mutation dont a fait l’objet la formation des apprentis à la SNCF.
Comme écrit dans Historail n° 70, j’ai de carrière m’ont porté responsable du centre de Châlons sur Marne en 1978. J’ai donc pu mesurer l’évolution de l’esprit et du contenu de la formation durant cette courte période charnière. En 1965, les apprentis étaient généralement originaires de familles rurales ou cheminotes, souvent de revenus modestes qui limitaient l’accès au lycée pour leurs enfants toujours bons élèves. Le passage à 16 ans de la scola-rité obligatoire (1968) entraîna une modification sensible du recrutement. Les apprentis furent alors essentiellement des élèves issus de classes de troisième ou de seconde, souvent en situation d’échec. La proportion de fils de cheminots restera cependant constante. La durée de la formation est limitée à deux ans afin de ne pas perturber la conscription. Le contenu de la formation a déjà évolué : les acquisitions gestuelles sont réduites et apparaît le travail de visite-diagnostic qui est censé éclairer l’apprenti sur les réalités de maintenance des ateliers. Deux contraintes freinent les bienfaits espérés d’une telle formation : la difficulté, pour chaque annexe (chaque centre est devenu annexe du CFA central), de dispo- ser de suffisamment de systèmes et groupes lime au centre d’apprentissage MT de Lens (© N. Neumann – Photorail – SNCF). d’Épernay (1963-66). Les hasards été formé apprenti en mécanique générale au centre d’apprentissage
Notons qu’ouvert aux 16/29 ans, le CFA offre de nombreux avantages pour les jeunes qui s’y inscrivent, tels que:
* acquérir une qualification professionnelle reconnue tout en développant une expérience concrète.
* une rémunération calculée en fonction de l’âge, du niveau d’études, de l’expérience, etc.
* une transmission de savoir-faire et d’expériences du terrain riches en qualité.
* la découverte du monde du travail et de ses exigences, afin de mieux préparer son insertion sur le marché du travail.
* le choix de formations variées à différents niveaux de qualification, selon les aspirations et compétences des jeunes.