Des projets de voies ferrées sous Paris et jusqu’aux Halles
Au milieu du XIXe siècle, les grands travaux initiés au coeur de Paris par le préfet Berger et poursuivis par Haussmann _ boulevard de Strasbourg, Halles centrales, réseau d’égouts _ ont constitué un exceptionnel concours de circonstances pour stimuler des projets de desserte du coeur de Paris par des voies ferrées souterraines embranchées avec la Petite Ceinture ou avec les grandes gares de la capitale ! Où l’ingéniosité technique accompagnait des atouts non seulement commerciaux mais encore hygiéniques, en combinant judicieusement le transport des personnes, des marchandises avec celui des boues, ordures et matières vidangées… De vains projets, qui devaient se soumettre à un Paris souterrain haussmannisé, de plus en plus encombré de canalisations d’eau, de gaz et d’égouts… Il faudra attendre 1898 pour enfin décider d’un métro à Paris ! Reconnaissons que les projets de Brame et de Le Hir avaient un avant-goût de RER, au moins en plaçant sous les Halles leur grande gare centrale !
Des gares parisiennes disjointes
Les compagnies de Saint-Germain et d’Orléans auraient souhaité accueillir dans leur embarcadère d’autres têtes de ligne, ligne du Nord à Saint-Lazare, ligne de Lyon à Austerlitz. Mais l’administration des Ponts et Chaussées redoutait la concentration de trop puissants intérêts privés. Ainsi les gares de Bercy, de l’Est et du Nord revinrent à d’autres compagnies, et les deux dernières gares bien disjointes malgré leur proximité ; l’administration de la Guerre tenait aussi à faciliter toute future mobilisation des troupes vers le nord-est ; d’autre part, les 12 arrondissements périphériques tenaient à disposer chacun d’un proche embarcadère1.
Jusqu’en 1860, Paris se compose de 12 arrondissements centraux que l’enceinte des Fermiers généraux et ses bureaux de l’octroi isolent d’une couronne de communes, elle-même parcourue par le mur d’enceinte fortifié décidé en 1841 par Thiers. 17 portes, 23 barrières et 12 poternes font passage aux voies nationales, départementales et vicinales, et six percées de chemin de fer conduisant à autant de gares. En 1860, l’annexion des territoires compris dans l’enceinte fortifiée signifie la disparition des communes de Passy, Auteuil, Batignolles, Montmartre, La Chapelle, La Villette, Belleville, Charonne