Prévue à titre éventuel par la convention du métro de 1898, la ligne 7 est destinée à l’origine à relier la place du Danube au Palais-Royal. Les travaux sont finalement engagés sur une ligne entre Opéra et les deux directions de Porte-de-la-Villette et Pré-Saint-Gervais. Elles ouvrent respectivement en novembre 1910 et janvier 1911. À l’autre extrémité, on tarde un peu à rejoindre Palais-Royal. Les travaux lancés en 1912 portent sur une ligne de 650 m depuis l’arrière-station Opéra jusqu’au nouveau terminus Palais-Royal avec une station intermédiaire à Pyramides. Le chantier sous l’avenue de l’Opéra ne comporte pas de difficulté particulière et il est achevé dès 1914. Mais la CMP (Compagnie du métro de Paris) demande à la Ville (en charge de la construction du gros oeuvre du métro) d’établir également une arrière-station de 120 m pour permettre le retournement des trains. Ces travaux supplémentaires sont engagés alors que la Première Guerre mondiale est déclarée. Dès lors, la plupart des hommes partent pour le front et l’économie du pays se réoriente vers la production de guerre. Dans ce contexte, les chantiers du métro sont fortement ralentis, sans toutefois s’arrêter totalement. Deux prolongements sont toujours en cours, celui de la ligne A du Nord-Sud vers Porte-de-la-Chapelle et celui de la ligne 7 dans l’arrière-station du terminus. C’est finalement en 1916 après deux ans de travaux que ces chantiers sont livrés, et le 1er juillet les trains de la ligne 7 poussent enfin d’Opéra à Palais-Royal. En raison des pénuries dues à la guerre, la station n’est pas tout à fait achevée et les carreaux de faïence sont provisoirement remplacés par un simple revêtement en maçonnerie. Cette nouvelle station en correspondance avec la ligne 1 facilite l’accès aux Grands magasins du Louvre tout proche. L’établissement créé en 1855 animera la place du Palais-Royal jusqu’à sa fermeture définitive en 1974, remplacé par la suite par Le Louvre des antiquaires.
Avec l’arrivée de la ligne 7, une nouvelle sortie est ouverte face à la rue de Valois, qui conduit également directement aux Grands magasins. Le couloir est doté d’une galerie commerciale qui en constitue la parfaite antichambre. Des vitrines, des étals proposent des marchandises aux voyageurs dès la sortie du métro. C’est également le moyen le plus sûr de les attirer vers le coeur du magasin. En complément, on installe des toilettes publiques construites dans un style Art nouveau en vogue à cette époque. L’exploitation du lieu, géré par une « dame pipi » dans sa guérite, est confiée à la Socitété générale des chalets de nécessité. Leur usage est payant mais l’entretien et la propreté des lieux sont garantis. De nombreuses autres stations du réseau se voient doter de pareilles installations, comme Madeleine, Trocadéro, Saint-Martin ou encore Cluny. Ces toilettes publiques ont persisté dans les stations jusqu’au début des années 70 où leur espace a souvent été réutilisé par la RATP pour des installations électriques et téléphoniques. Si certaines toilettes ont été sauvegardées, la plupart ont disparu. À Palais-Royal, le passage Valois a progressivement perdu de son panache, les vitrines se vidant et les toilettes (conservées par la RATP) fermant au public. La galerie a servi de sortie de métro jusqu’à ce que des mesures de protection en condamnent l’accès au public. Aujourd’hui, si les toilettes restent fermées (surtout pour les préserver), il est possible de (re)découvrir la galerie Valois de façon exceptionnelle. La RATP via une nouvelle application, RATP Game, lance un jeu de piste à travers le réseau du métro. Son arrivée se situe précisément dans la galerie ouverte pour l’occasion. Des artistes de street art ont réalisé des oeuvres originales visibles dans les différentes vitrines.
Pour découvrir ce lieu d’exposition éphémère, rendez-vous sur l’application RATP Game. D’autres jeux avec peut-être d’autres sites oubliés du métro pourraient suivre.
Cet article vous a plu ? Il provient du numéro 53 de notre magazine Historail. Découvrez d’autres articles concernant l’histoire ferroviaire dans notre magazine en version en ligne ou papier.