Place de l’Europe à Paris, les chemins de fer de l’Ouest établissent une étonnante gare de messageries à deux niveaux. Un système complexe de monte-wagons rattrape le dénivelé entre les voies et la rue de Saint-Pétersbourg.
Décidément, Paris est la ville des Expositions universelles. Après 1855, 1867, et 1878, une nouvelle manifestation est prévue pour 1889. La France, après la défaite de Sedan et la chute de l’Empire, s’est relevée. Le pays est prospère et cette exposition sera l’occasion de le faire savoir au monde entier. On attend comme à chaque édition des millions de visiteurs qui vont accourir vers la capitale. Une fois encore, le service des transports se devra d’être parfait. Les chemins de fer de l’Ouest auront la charge d’une partie de la clientèle étrangère venue des trains paquebots de l’Atlantique et des ferry-boats depuis les ports de la Manche. La gare Saint-Lazare, qui ne cesse de croître depuis le premier embarcadère de l’Europe en 1837, n’est décidément plus du tout adaptée. La compagnie décide de la reconstruire intégralement et d’édifier un hôtel sur la rue Saint-Lazare. Une partie des installations en gare doit céder la place pour permettre la construction d’un bâtiment digne de l’événement. Ainsi, on déménage les messageries qui étaient jusqu’alors abritées dans le bâtiment voyageurs pour un autre site plus approprié. La compagnie possède un terrain à proximité de la nouvelle gare sur la place de l’Europe entre les rues de Saint-Pétersbourg et Mosnier (future rue de Berne). Il présente plu- sieurs avantages, dont celui d’être contigu au faisceau des voies tout en offrant un débouché sur la rue de Saint-Pétersbourg, qui relie la gare Saint-Lazare à la place de Clichy. Seule demeure toutefois une difficulté d’ordre technique, la différence de niveaux entre le plateau des voies et la rue. Mais en 1885, ce dénivelé d’une dizaine de mètres n’est plus un obstacle infranchissable. La technologie