Fermé au début des années 90, le dépôt de La Plaine à Saint-Denis commence une nouvelle vie. Ses « cathédrales » classées abriteront désormais, au coeur d’un parc arboré créé pour leur servir d’écrin, un musée et des espaces culturels.
Le 21 avril 1944, les bombardiers alliés s’envolent du sud de l’Angleterre pour une mission de la plus haute importance. À moins de deux mois du Débarquement sur les côtes de Normandie, il faut neutraliser les moyens logistiques de la France sous la botte allemande. Contrôlés par l’armée d’occupation, les chemins de fer jouent un rôle capital dans l’acheminement des marchandises et des moyens militaires. Pour éviter que le rail ne soit utilisé pour contrer l’offensive alliée, de nombreux bombardements sont menés au printemps 1944. Ce jour d’avril, il s’agit de neutraliser définitivement l’un des points névralgiques du réseau Nord et des Ceintures parisiennes, le dépôt SNCF de La Plaine. Et c’est peu dire que les moyens mis en oeuvre sont à la hauteur de l’enjeu. Le tapis de bombes qui s’abat sur le site détruit une bonne part des installations ferroviaires visées. Malheureusement, la précision des bombardiers n’est pas leur qualité première, d’autant qu’un autre site secondaire est visé plus au sud, les ateliers d’autobus des Poissonniers. Les dommages collatéraux sont considérables, avec la destruction d’une bonne part des constructions de la porte de la Chapelle, mais également d’autres quartiers du XVIIIe arrondissement. Malgré l’éloignement des sites industriels du Nord parisien, la basilique elle-même faillit recevoir un lâcher de bombes. À l’entrée de la basilique, une plaque du souvenir, montre la chute des projectiles qui frôle de très près l’édifice.
L’ampleur de ce raid, qui coûte la vie à de nombreux Parisiens, reste gravée dans l’histoire de la capitale. Ce bombardement hors normes marque surtout l’importance aux yeux des alliés des installations ferroviaires de La Plaine dans l’organisation logistique du réseau Nord.